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Il me semble que le coup de génie de ce tableau consiste dans le procédé suivant : alterner une technique d'aplats simples et légers, type "a fresco", avec les blocs de matière lourde qui représentent la rouille.
Cette alternance est à la fois régulière et aléatoire, ce qui donne un rythme proprement "bachien" à la composition, mais, surtout, cette alternance permet de mettre en valeur la rouille elle-même, c'est-à-dire la concrétisation du Temps.
Le thème de la détérioration par le temps, de l'érosion aléatoire fait partie des thèmes de prédilection de Gil, et il est très présent aussi dans l'œuvre de nos plus grands peintres contemporains, de Miquel Barcelo à Simon Hantai.
Ici, le contraste entre la rouille elle-même et un étrange sentiment d'Eternité, qui émane des bandes bleu-roi, apporte au tableau une dimension dialectique saisissante.
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