• Le départ du fils.

    Le fils est parti ! le rideau de la boutique est tiré.

    Il y a maintenant une vingtaine d'année , la famille Hanefi, ouvrit un commerce  de vêtement pour enfants au 1, boulevard d'Algérie.
    Heureux présage cette adresse ! Malgré les pénibles débuts, aprés queques années, une foule de bambins commença à défiler. En plus du plaisir d'habiller leurs mioches, les Parisiens de ce quartier se sentaient bien dans cette caverne d'Alibaba, un thé par ci, des voix orientales sibilantes par là, qui éclataient comme un feu d'artifice en rires et bonne humeur. Avec l'arrivée de chaque saison, les petits dans leurs nouveaux essayages pivotaient face aux miroir, d'un pied sur l'autre, du haut de leur mètre vingt. Devant ce spectacle, les parents s'enorgueillissaient de la coquetterie naissante de leur progéniture.
    Cette joyeuse ambiance faisait oublier à Amina sa solitude de responsable de boutique, de mère Algérienne déracinée.
    Cependant, vint le jour où son univers pris des couleurs plus rassurantes, son fils ainé, Hassan, sorti de sa transparance juvénile, devint à son tour habilleur de ces chers petits. Hassan se faisait adopter de plus en plus, devenait indispensable.
    Ce temps heureux passa trés vite : un soir, tout bascula, une voix sonore, directive fit éruption dans leur vie, porteuse de propositions fanatiques.
    Alors les absences d'Hassan se succédèrent.
    D'abord silencieuse, Amina perdit son sourire. Son expréssion sous ses traits creusés ne laissait paraitre qu'un regard mouillant, sa voix frissonante ne pouvait plus accueillir les petits insouciants.
    Comme par pudeur, elle baissa le rideau de la boutique. Envahie par l'absence d'Hassan, ses moments de bonheur se firent grignoter puis manger insidieusement.

    Pour l'instant, seul le clin d'oeil de la petite fenêtre de la réserve au dessus de la boutique fermée, transmet u n message d'espoir : il sera le signe qui la mènera sur le chemin de l'acceptation.

    En atelier d'écriture "Clarlotte Noyelle" en 2002 .  Gilda Campanella  

    D'après une peinture de Charlotte Noyelle : La boutique, rue d'Algérie, dont le rideau est descendu.

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 24 Juin 2011 à 14:11

    Où est sa peinture?

    Dommage qu'elle n'accompagne pas ton article...

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