• La série des "Arbres bleus" de Gilda Campanella-Bordas a rapidement conquis le cœur des habitués de ses expositions.

    Les deux premiers tableaux ont déjà rejoint des collections particulières.

    Pourquoi ce succès ?

    Parce que Gil a trouvé dans le thème de l'Arbre de Vie un concept philosophique auquel la couleur bleu (de Prusse) se marie parfaitement.

    Un peu à la manière des "Nus bleus" de Matisse, les "Arbres bleus" sont une allégorie de l'essence même de la Vie.

    Mais, beaucoup plus encore que chez Matisse, le motif se prête à un alliage troublant du Figuratif-Abstrait, ou plus exactement Subjectif-Objectif.

    Regardons ce tableau, troisième de la série.

    Une première lecture, figurative, ou "objective", nous donne à voir la luxuriance d'une végétation inattendue en plein désert. Un peu comme pour les "Platanes" monochromes de Matisse ( déc. 1951), on remarque le travail stylistique du contour des feuilles, à la fois tourmenté et très équilibré, formant une sphère - allégorie de la perfection de la Vie. Le travail sur les racines aussi, avec beaucoup de matière, est impressionnant. Mais la force de cette image réside dans le fait qu'une autre lecture, purement abstraite et subjective, ne peut pas être évitée. Est-ce l'inclinaison de l'arbre, est-ce l'inclinaison des dunes ? Notre cœur "incline" de façon irrésistible vers un autre sens : celui du déracinement, de la beauté de la Vie lorsqu'elle "revient de loin", comme on dit.

     

    L'originalité de l'attitude du peintre Gil est, comme toujours, dans cette double-lecture. La chose est là, et elle est en même temps ailleurs : symbole d'une réalité purement abstraite. Le peintre se situe à mi-chemin entre l'observation et l'introspection, ou plutôt des deux côtés à la fois. Ce statut double fait partie intégrante du tableau, et le regard de tout visiteur peut se placer immédiatement à l'intérieur du tableau, à la place de l'Artiste, et devenir Matière et Esprit à la fois. Gil n'est pas un peintre figuratif, ni un peintre abstrait, elle est les deux à la fois, exactement avec la même force.

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