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Marais aux coquelicots
Dans sa série des paysages africains et méditerranéens, Gil signe ici un tableau purement allégorique, presque détaché de toute dimension humaine.
Pour moi, ce tableau est une sorte de Genèse, dans le sens mystique du terme.
La couleur rouge, symbole de la Vie, naît miraculeusement du bleu Roi du marais, et le marais lui même, sorte de bras de mer lumineux, semble naître du ciel.
Là, on ressent l'instant primordial du commencement de la Vie : une chose totalement inédite née du mariage du "soleil avec la mer", comme l'écrit Rimbaud dans "Eternité".
C'est aussi le thème des coquelicots et des nymphéas de Monet...
La Vie, si fragile, si éphémère en apparence, possède intrinsèquement une telle nouveauté, une telle liberté, qu'elle ne reste jamais sans descendance.
Ces coquelicots lyriques et impermanents a la fois, tels des feufollets écarlates, semblent murmurer à nos yeux ce poème-haiku de Claudel :
"Seule la Rose
Est assez fragile
Pour exprimer l'Eternité"
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