• Mystérieux est cet équilibre si tenu entre la forme et la couleur.

    Matisse l’a toujours compris instinctivement. Lorsque la forme est simple, la couleur peut être complexe, moirée. A contrario, lorsque la couleur est simple, la forme peut se faire complexe.

    Ce tableau est un cas d’école en la matière.

    La simplicité du dessin (deux ou trois coulées de lave molles et lourdes) permet un travail coloriste extrêmement complexe, avec toutes les combinaisons possibles des tons fauves.

    En quelque sorte, cette étude est l’exercice inverse des Nus bleus de Matisse, où la couleur est extrêmement pure mais le dessin extrêmement complexe.

    Aucun raisonnement, aucun calcul dans de telles “expériences spirituelles”, surtout lorsque l’équation forme/couleur touche à de tels extrêmes.

    “La coulée de lave”, comme les “Nus bleus”, c’est la démonstration d’un sens de l’équilibre absolu, intuitif, entre la forme et la couleur, entre le corps et l’âme.

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  • Les drapeaux, ici, ne sont plus les symboles du nationalisme. Au contraire, il sont un jeu de miroirs, une libre célébration des couleurs.

    Quelle gageure de transfigurer ainsi la couleur, dans ce qu'elle a de plus social, en une toute autre vision coloriste : couleur primitive, couleurs de l'enfance, jubilatoires.

    De ce fait, tout ce qui importe n'est plus la taille respective de chaque drapeau, c'est le jeu des couleurs entre elles-mêmes.

    Dans ce tableau de Gilda Campanella, le nationalisme des différents drapeaux est totalement transmué en un animisme de la couleur, qui est aussi un humanisme universaliste.

    Comme Matisse l'a montré toute sa vie : le mélange des couleurs, c'est la la vie. Il n'y a aucune autre règle que le plaisir.

    Ici, Gilda Campanella ajoute : le métissage des Hommes, c'est la vie. Et il n'y a aucune autre règle que l'Amour.

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  • Cette jeune fille, c’est le désespoir, et c’est l’avenir aussi.

     Tout en cachant son sexe avec un bout de sa mini-jupe, elle nous montre son œuvre.

    Œuvre de rue, “Streets art”, comme on dit.

    Art trop violent, trop spontané pour les collectionneurs d’Art.

    Pourtant, tout le monde le sent, tout le monde le sais : l’art n’est plus dans les galeries, il n’a plus besoin de A majuscule.

    Apres le surréalisme, le pop art, l’art est enfin sorti du cercle de “ceux qui savent”.

    Car “ceux qui savent”, souvent, ne ressentent rien, voici ce que cette jeune fille semble nous dire.

    Écoutons-la, regardons-la !

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  • L'Homme est aussi capable, paradoxalement d'exprimer ce qu'il a de plus pur, de plus tendre, dans ce monde de façon épisodique.
    La ouate des fleurs blanches est plus forte que la croute cuivre du tronc; une fois par an seulement (cerisiers du japon).
    Si seulement le monde humain ne ressemblait qu'à la partie supérieure de ce tableau, tous les jours de l'année.
    Mais alors, saurions nous apprécier le blanc sans la présence du cuivre. 

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  • Quel travail impressionnant !

    Toute la folie du XXIème siècle est là...

    Dubaï la nuit. Quand j'y suis allé en plein été, il faisait 40 degrés à   minuit ; toutes les climatisations fonctionnaient, toutes les enseignes brulaient de mille feux, les limousines filaient...

    Et pourtant la mer et les étoiles étaient si pures.

    Dans l'esprit, ce tableau, c'est un peu la version démoniaque de la Baie des Anges de Dufy. C'est aussi la version postmoderne de La Fée Electricité du même peintre.

    Mais la matière est tellement plus lourde que chez Dufy.

    Du début du XXème au début du XXIème siècle, de Nice à Dubaï, l'hybris de l'homme, démultipliée, a passé un cap.

    La débauche d'énergie n'est plus seulement démiurge, elle est proprement démoniaque, comme ce halo de lumière orange qui flotte au dessus des    gratte-ciels...

    Et pourtant, cette folie humaine est fascinante, presque belle ?... Ou nous mène cette route ?

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  • Equilibre et ambivalence à la fois.

    L'utilisation d'une perspective double accompagne l'ambivalence joie/tristesse du visage. Et le traitement des couleurs est aussi libre, foisonnant, fauve, vivant que pour tous tes paysages !

    Le corps sort du fond et le fond soutient le corps.

    On n’est pas dans le portrait cubisme (Picasso, Braque...), ni dans le portrait expressionniste (Francis Bacon, Lucian Freud...), on est "entre les deux", dans une "déstructuration subtile"...

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  • Quatre êtres humains, d'origines, de sexes, d'âges différents sont entrainés dans la même folie cinétique.

    Aucun ne ressemble à l'autre, ni socialement, ni physiquement, mais ils partagent tous les quatre le même "mouvement".

    Ceci crée une "union métaphysique".

    Car un être humain en mouvement est différent d'un être humain immobile.

    Un corps en mouvement a même une masse différente d'un corps inerte, nous dit la Théorie de la Relativité (E=mC 2).

    Le mouvement, c'est moins de matière, c'est plus de légèreté, plus d'énergie, plus de lumière, plus de liberté.

    Cette ode au mouvement est une ode à la liberté.

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  • Ce tableau est le plus sombre de tous.

    Comme si les pêcheuses étaient en prise avec la mort, avec le péché originel de l’homme : tuer les autres animaux pour manger et vivre.

    Le dessin est presque “renaissance”, avec des accents du Tintoret, dans la dramatisation de l’espace : perspectives fuyantes et contrastes coloristes.

    Et la noirceur du fond, de l’horizon, comme l’annonce du jugement dernier ?

    Pour moi, ce tableau est un paysage métaphysique.

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  • En Corse, les roches sont couleur sang, et les pierres du passé, ces châteaux construits par les Ancêtres, ont une couleur que j'appellerai « chair de requin ».

    Comme si le sang des pierres gardait un peu de bleu méditerranéen, qu'il emprunte à la fois au ciel et à la mer.

    Même la végétation du coteau a quelque chose d'aquatique : entre pieuvre et coraux.

    L'Ile Corse n'est pas une ile, c'est une éruption, une sorte de protubérance du corps divin de Neptune.

    Encore une fois la peinture de Gilda ne décrit pas la Nature, elle lui donne Vie.

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  • L’arbre, c’est la Vie.

    Et le jaune, c’est la couleur du soleil, c’est la couleur de la Vie.

    Apres tout, pourquoi tous les arbres ne sont-ils pas jaunes, au lieu d’être verts ?

    D’ailleurs, le vert, si on y réfléchit bien, ce n’est qu’un “jaune sombre” ...

    Et tous les arbres, dans leur essence suprême, sont faits de lumière solaire, qu’ils mélangent au marron de leurs troncs, pour donner ce vert de la photosynthèse.

    Donc, cet arbre jaune, c’est bien l’Arbre Absolu, l’Arbre Solaire, le pur symbole de la Vie.

    Et pour moi, qui habite à 250 km de Fukushima, cet arbre est aussi un encouragement.

    Car la couleur jaune est le signe de ralliement de tous les manifestants anti-nucléaire au Japon.

    Cet arbre, je le garderai au cœur pendant nos manifestations... 

    Ce tableau a été terminé le 5 aout 2012.

    Et demain, aux manifestations du 6 aout, en plus de Fukushima, nous commémorerons aussi l’explosion de la bombe d’Hiroshima.

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  • Cette toile est inspirée par une photographie d'un de mes amis chers, Tadashi SONEHARA, dresseur de chevaux, alpiniste et photographe à Togakushi, dans les Alpes Japonaises.

    Cet arbre rouge, comme un fantôme, seul, est évident et incroyable à la fois.

    Il est Amaterasu, la Déesse du Soleil,  divinité principale du Shintoïsme, ancêtre des Empereurs.

    Car cette foret, dans le Massif de Togakushi, est justement connue dans tout le Japon pour avoir été le refuge de la Déesse du Soleil.

    Amaterasu s'y serait refugiée dans une grotte, obstruée par un énorme rocher.

    Elle voulait se cacher (To-gakushi) du regard impur des hommes.

    Or, les "dieux-males", pour provoquer le retour de la Déesse, ont fait semblant de festoyer bruyamment devant la grotte obstruée.

    Elle entendit que les dieux-males ne s’ennuyaient pas sans elle.

    Toute Déesse absolue qu'elle était, elle était aussi une femme, et ne supportait pas l'idée de ne pas être indispensable au plaisir des hommes.

    Alors, elle rompit son vœu de réclusion, fit rouler le rocher, et resplendit comme jamais devant tous les hommes de ce bas monde.

    Cet arbre rouge, c'est la Déesse Amaterasu, subjuguant tous les arbres-males de la Foret Divine.

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  • La Trinite faite pierre, et faite de couleurs.

    Le bleu de Prusse (mi bleu mi noir), c’est le Père.

    Le rouge, c’est le Fils sacrifié sur la Croix.

    Le jaune, c’est le Saint-Esprit, la Lumière divine.

    Pour moi, voici un tableau étonnamment chrétien, mais aussi profondément païen, parce que ce christianisme est primitif, sauvage, lumineux !

    L’Aiguille du Midi, comme la Tête du Christ pour la Vallée de la Tarentaise en Savoie, c’est le Dieu des montagnards, depuis des millénaires...

    A regarder en écoutant l’introduction de la Passion selon Saint-Mathieu de Bach.

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  • La rouille, en japonais, se dit "sabi".

     

    Et il se trouve que ce mot signifie aussi : "sérénité empreinte de noble tristesse telle qu'on la trouve dans les choses anciennes"...

    "Sabi", c'est en quelque sorte "la belle rouille de la vie", c'est un concept non traductible en une autre langue que la langue japonaise, c'est peut-être même le principe fondateur de la civilisation japonaise, du "Dit du Genji" au haïkaï de Basho, en passant par l'art des céramiques dans l'Art de The.

    Ce tableau est un tableau méditatif, comme un récitatif d'une cantate de Bach, il est profondément "sabi".

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  • Ton tableau est une jouvence de lavande et d'occre. Il y a tellement de matièr qu'on a l'impression de sentir les odeurs de la montagne, odeur de la terre ocre, de la lavande, des arbres. Comme dans le célèbre " petit pan de murs jaunes " de la vue de Delf par wermer. Le pigment n'est pas un pigment, il est la chose elle même

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  •  « Nature violente, rugueuse, écrasée de lumière et battue des vents, sous le

    regard scrutateur de deux énormes monolithes,  Moaïs surmontés de leur

    Pukao. Probablement en accord avec les recoins d'une âme qui se livre dans

    ses tableaux....

     

    BIEN! »

    Claude

     

    « Cette toile me rappelle un endroit précis, sauvage et mystique à la fois :

    La "piscine naturelle", célèbre petit lagon intérieur situé dans un coin reculé de l'Ile des Pins en Nouvelle Calédonie.

    Il s'y trouve deux rochers immenses, comme un couple de colosses, gardiens de l'embouchure vers le Pacifique Sud.

    Et puis cette falaise en face, comme un fossile massif, parsemé de pins et de végétaux endémiques, datant des premiers âges de notre planète.

    A l'opposé de cette cathédrale de pierres préhistoriques, la mer, mêlée avec le ciel, est toujours recommencée, toujours différente et toujours la même, baudelairienne, du bleu pale au bleu de Prusse.

    Toujours l'ambivalence : d'un coté le tellurique immémorial, de l'autre la folie insouciante. »

    Laurent 

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